François Lejeune (1908-1982), qui signe Jean Effel, pseudonyme qui reprend ses initiales, a étudié l’art, la musique et la philosophie à Paris. Après avoir échoué à faire carrière en tant que dramaturge ou peintre, il commence à placer ses illustrations dans divers périodiques français (Paris-Soir, Le Rire, Marianne, Le Canard enchaîné, L’Os à moelle, etc.).
Les caricaturistes du XXe siècle
Escaro
André Escaro, né en 1928, collabore au Canard Enchaîné, duquel il est également administrateur, depuis 1949. Il y assure actuellement l’illustration de la « Mare aux Canards », consacrée aux échos politiques. Il est à l’origine de « l’affaire des plombiers » puisque c’est lui, le 3 décembre 1973 au soir, qui découvre inopinément de faux plombiers, en réalité agents de la Direction de la surveillance du Territoire (DST), en train d’installer des micros dans les locaux du journal. Il a également collaboré à Libération de 1957 à 1964, et a un temps officié comme caricaturiste des coureurs du Tour de France.
Lap
Jacques Laplaine (1921-1987), dit LAP, est représentatif de la continuité caricaturale propre au Canard enchaîné. Après avoir participé activement à la Résistance, il collabore au quotidien Combat. En 1946, il fait son entrée au Canard enchaîné qu’il ne quitte plus. Le trait de Lap est aussi concis et frappant que le pseudonyme en forme de coup de fouet qu’il s’est choisi. Il publiera aussi dans Paris-Match ou Franc-tireur.
Moisan
Roland Moisan (1907-1987) dessine des caricatures dès son plus jeune âge, pendant la Première Guerre mondiale. Dessinateur technique de formation, il commence à peindre dans le style fauve des années trente. Il suit des cours aux Arts déco de la rue d’Ulm à Paris. Devenu dessinateur de presse, il travaille pour plusieurs journaux parmi lesquels Le Merle, Vendredi, Le Sourire et Le Petit bleu. Après la guerre, il rentre au Parisien libéré et travaille également pour l’hebdomadaire Carrefour. Il est surtout resté célèbre grâce à ses illustrations de la chronique « La Cour » dans Le Canard enchaîné où il entre en 1958.
Sennep
Jehan Pennès, dit Sennep (1894-1982), commence son activité de dessinateur de presse au lendemain de la Première Guerre mondiale. Son dessin se caractérise par un trait d’une grande nervosité, qui crée un style unique et reconnaissable entre tous. Cet anti-parlementariste déclaré fait de Léon Blum et Aristide Briand ses cibles préférées. Il collabore régulièrement au Coup de patte (1931-1932), au Rire, pour lequel il réalise des numéros spéciaux (en 1934 et 1938). En 1941, Sennep se rallie à la France libre. Après la guerre, il deviendra le dessinateur attitré du Figaro, jusqu’à son départ à la retraie en 1967 et son remplacement par Jacques Faizant.